- SÉNÉCHAL
- SÉNÉCHALSÉNÉCHALDoyen des serviteurs du palais sous les deux premières dynasties et le plus important des grands officiers de la Couronne sous le règne des premiers Capétiens (avec le titre de dapifer ), le sénéchal dirige l’hôtel du roi et l’administration du domaine; c’est le chef effectif de l’armée et il a la haute main sur les prévôts. En réalité, le sénéchal a des pouvoirs comparables à ceux de l’ancien maire du palais: il peut donc devenir dangereux pour la dynastie. En 1191, Philippe Auguste ne pourvoit pas à la succession de Thibaut V, comte de Blois, dernier grand sénéchal, et laisse ainsi s’éteindre la fonction. Ce sont les baillis qui, désormais, vont assumer le contrôle des prévôts. Lorsque Philippe Auguste eut confisqué à Jean sans Terre les provinces qui relevaient de la Couronne anglaise, il trouva généralement à leur tête des sénéchaux dont certains, comme en Normandie, étaient de grands seigneurs dotés des pouvoirs d’un vice-roi. S’il supprime le sénéchalat de Normandie, le roi garde ceux d’Anjou, d’Aquitaine et de la plupart des provinces rattachées. Lorsque le Midi est annexé à son tour, de nouveaux sénéchaux sont mis en place dont les fonctions sont semblables à celles des baillis, mais dont l’indépendance est parfois plus grande en raison de l’éloignement et aussi du respect des anciennes et «bonnes coutumes».• seneschal v. 1119; frq. °siniskalk, proprt « serviteur le plus âgé »♦ Hist. Officier de la cour chargé de présenter les plats à la table du roi. — Titre donné plus tard à certains grands officiers royaux ou seigneuriaux. Grand-sénéchal de France.♢ Officier royal qui, dans certaines provinces, exerçait des fonctions analogues à celles d'un bailli (pour la justice, les finances, etc.).sénéchal, auxn. m. HISTd1./d En France, officier chargé de gouverner la maison d'un prince.d2./d à l'époque franque et sous les premiers Capétiens, le premier des officiers royaux (fonction supprimée en 1191).d3./d En France, titre donné à des officiers royaux possédant des attributions judiciaires et financières, partic. au S. de la Loire et correspondant au bailli pour les régions du Nord.⇒SÉNÉCHAL, -AUX, subst. masc.A. — 1. Officier du palais royal, remplissant le rôle des anciens maires du palais sous les Mérovingiens et les Capétiens, puis exerçant des fonctions militaires, de finances et de justice sous les Capétiens jusqu'au XIIIe s. Grand sénéchal (de France). Le maire du Palais [sous les Carolingiens] fut remplacé dans ses fonctions matérielles par le sénéchal, officier dont le nom est germanique et dont l'origine l'est probablement aussi (Fr. OLIVIER-MARTIN, Hist. du dr. fr., 1984 [1950], p. 45).2. [Au Moy. Âge] Officier chargé de l'intendance de la maison d'un seigneur. Le chevalier (...) entre à son tour dans le château; son sénéchal lui tient l'étrier; il met pied à terre (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 34).B. — Officier royal qui, sous l'Ancien Régime, exerçait des fonctions d'administration et de justice au Sud de la Loire et dans l'Ouest, équivalant à celle des baillis dans le Nord. Les gens du comté de Foix avaient un grand désir d'appartenir directement au roi, et d'être gouvernés en son nom par des sénéchaux, comme Toulouse et Carcassonne, sans être possédés par aucun seigneur (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 32). Si les sénéchaux viennent toujours de France, la plupart des autres officiers sont du pays et en connaissent la langue et les mœurs (L. FEBVRE, Conq. du Midi par la lang. fr., [1924] ds Combats, 1953, p. 172).REM. Sénéchale, subst. fém. ,,Femme d'un sénéchal. `` (Ac. 1835-1935),,Madame la sénéchale`` (Ac. 1835-1935).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: seneschal; dep. 1740: sénéchal. Étymol. et Hist. 1. Fin du XIe s. « grand officier attaché à l'hôtel du roi ou d'un seigneur, et qui a des attributions militaires, financières et judiciaires » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 942); 1113 (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. I. Short, 11); 2. ca 1135 « serviteur de la table du roi » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 665). De l'a. b. frq. siniskalk, germ. sinaskalka « serviteur le plus âgé », att. par le lat. siniscalcus, senescalcus (VIIe s. ds NIERM. et SCOONES, p. 71). Fréq. abs. littér.:55. Bbg. SCOONES (S.). Les N. de qq. officiers féodaux. Paris, 1976, 189 p.
sénéchal [seneʃal] n. m.ÉTYM. V. 1119, seneschal; d'un francique siniskalk (attesté sous la forme latinisée siniscalcus) « serviteur (skalk) le plus âgé » (gotique sinista). → Maréchal.❖♦ Histoire.1 Officier de la cour chargé de présenter les plats à la table du roi. ⇒ Dapifer. — Titre donné à certains grands officiers royaux ou seigneuriaux. || Grand-sénéchal (→ Grand, cit. 41), qui gouvernait la maison du roi et avait en outre des attributions militaires, financières et judiciaires (cette charge fut laissée vacante à partir de 1191). || Le connétable (cit. 1) était sous les ordres du grand-sénéchal. || Grand-sénéchal de France. || Joinville, sénéchal de Champagne.0 Le comte d'Anjou demanda et obtint le titre de sénéchal du roi de France. C'était le droit de mettre les plats sur la table; mais la féodalité ennoblissait tous les offices domestiques (…)Michelet, Hist. de France, IV, IV.2 (1690, Furetière). Officier royal qui, dans certaines provinces, exerçait des fonctions analogues à celles d'un bailli (1.), pour la justice, les finances, etc. || Lieutenant d'un sénéchal. ⇒ 2. Mage. || Les prévôts, officiers de justice inférieurs aux sénéchaux.❖DÉR. Sénéchaussée.
Encyclopédie Universelle. 2012.